Une récente étude menée sur les sites de pétroglyphes du désert du Néguev, en Israël, a révélé des découvertes fascinantes sur la diversité des communautés fongiques et leur rôle potentiel dans la biodétérioration des roches. Publiée dans la revue Frontiers in Fungal Biology, cette recherche met en lumière les complexités des interactions microbiennes dans des environnements extrêmes et leurs implications pour la conservation des artefacts historiques.
Les pétroglyphes sont des dessins ou gravures réalisés sur des surfaces rocheuses par des civilisations anciennes. Ces œuvres d’art préhistoriques sont souvent trouvées dans des régions désertiques et peuvent fournir des informations précieuses sur les cultures et les modes de vie des peuples anciens.
Les chercheurs ont utilisé des techniques demétagénomiques pour analyser les communautés fongiques présentes sur les pierres et dans l’environnement environnant les pétroglyphes. Les résultats montrent une grande biodiversité fongique dans le sol, avec une prévalence notable de spores épaisses et mélanisées, principalement des espèces d’Alternaria. Ces spores mélanisées sont des spores qui contiennent de la mélanine, un pigment noir ou brun qui protège contre les dommages causés par les rayons ultraviolets, la dessiccation, et les températures extrêmes. Ce pigment confère une résistance supplémentaire aux conditions environnementales difficiles.
Sur les pierres, bien que la présence fongique soit relativement faible, une mycobiote spécialisée, composée de microchampignons coloniaux extrémophiles comme Vermiconidia et Coniosporium, ainsi que des lichens tels que Flavoplaca, a été identifiée. Ces espèces sont connues pour leur capacité à survivre dans des conditions environnementales hostiles grâce à la formation de spores épaisses et fortement mélanisées.
L’étude a également évalué la capacité des souches isolées à dissoudre le carbonate de calcium (CaCO₃), un test crucial pour comprendre leur potentiel de biodétérioration. Seule une souche a montré une production acide positive en conditions de laboratoire, suggérant une menace potentielle pour le substrat calcaire des pétroglyphes. Toutefois, les lichens et les microchampignons coloniaux identifiés sont bien connus pour leurs effets dégradants sur les pierres, ce qui peut avoir des répercussions significatives sur la préservation de ces artefacts historiques.
Ces découvertes soulignent l’importance de la conservation proactive des pétroglyphes du désert du Néguev. Les connaissances sur la biodiversité fongique et ses effets sur les substrats de pierre sont cruciales pour développer des stratégies de conservation efficaces. Comprendre les mécanismes de biodétérioration peut aider à prévenir la dégradation future et à protéger ces trésors archéologiques.
Cette étude offre un aperçu précieux des interactions complexes entre les micro-organismes et les substrats rocheux dans des environnements désertiques extrêmes. En identifiant les principaux acteurs de la biodétérioration, les chercheurs ouvrent la voie à de nouvelles approches pour la conservation du patrimoine culturel..
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Nos sources
Desert-loving fungi and lichens pose deadly threat to 5,000-year-old rock (bioengineer.org)Frontiers | Diversity of fungi associated with petroglyph sites in the Negev Desert, Israel, and their potential role in bioweathering (frontiersin.org)